1ère partie - la logisitique :
Le compte à rebours commence bien avant un Grand Prix pour Pirelli, qui équipe l’intégralité de la grille F1, ainsi que GP2 et GP3 sur les manches européennes. Avec un calendrier une nouvelle fois très serré cette saison, le travail ne manque pas en termes de logistique pour le fournisseur italien...
En accord avec la FIA, Pirelli sélectionne les pneus pour la course (un composé de nature tendre et un autre plus dur). • La production des pneus débute à l’usine Turque d’Izmit. Nous proposons environ 1800 pneus F1 par course. 700 viennent s’ajouter à ce chiffre si une course GP2 est également disputée, ainsi que 600 de plus avec une course GP3.
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Deux semaines avant le GP :
Sur les manches européennes, les pneus de course sont transportés par voie routière depuis Izmit jusqu’à Didcot. Un trajet d’environ 3100 kilomètres et long de trois jours. • Les pneus arrivent sur le site de Didcot et voient leurs codes barre scannés dans le système Pirelli. La FIA se voit ensuite communiquer les codes barre. • C’est de façon aléatoire que la FIA attribue les codes barre aux équipes. Les pneus alloués sont ensuite triés à Didcot et chargés dans sept semi-remorques pour être acheminés sur les Grand Prix ( 4 camions pour la F1 et 3 pour le GP2 et le GP3).
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Une semaine avant le GP :
Les camions quittent Didcot pour la course et arrivent normalement le lundi précédant celle-ci. Les 18 monteurs de pneus installent la zone de montage et les codes barre sont une nouvelle fois confirmés avec et par la FIA.
Les monteurs commencent à placer les pneus sur les jantes. Un monteur expérimenté aura besoin de 2 minutes 30 secondes pour assembler un pneu de A à Z. Il faut ainsi deux jours pour monter tous les pneus du weekend. Les équipes sont propriétaires des roues. Elles sont amenées à Pirelli sur le circuit pour la procédure de montage.
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Pendant le weekend de GP :
Les régulations sportives indiquent d’un train du pneu le plus dur doit revenir après la première séance d’essais, et qu’un train du plus tendre et du plus dur soient rendus avant le début de la troisième séance d’essais libres. Un train de tendres et de durs supplémentaire doivent être restitués avant le début des qualifications. Cela signifie que chaque pilote bénéficie de six trains de composés slicks (3 de chaque spécification pour le sec) en qualifications et en course. • Les pneus restitués sont débarrassés de leurs jantes et ne seront plus utilisés. Les jantes sont rendues aux équipes.
Tous les pneus restants, utilisés ou pas, sont démontés et transportés à Didcot. A l’arrivée, les pneus sont emmenés sur un site spécial où ils sont laminés puis brûlés à très haute température afin de produire le carburant d’usines de ciment. Le matériel produit lors de ce processus est utilisé pour la surface des routes ou d’autres applications industrielles.
2ème partie : la traçabilité
Pirelli amène environ 1800 pneus sur chaque Grand Prix, mais leur destin est déjà tracé bien avant leur arrivée sur le circuit. Les pneus de chaque course sont réalisés lors d’une phase de production spéciale avant chaque Grand Prix.
C’est sur le site spécialisé dans les sports mécaniques hi-tech d’Izmit, juste à la sortie de la capitale turque d’Istanbul, que sont conçus les Pirelli. Chaque pneu reçoit un code barre de la FIA, l’organe de régulation du sport. Ce code barre est en quelques sortes le passeport du pneu, et se trouve intégré profondément dans la structure de celui-ci durant la phase de vulcanisation. Il ne peut ainsi être ôté. Le code contient tous les détails de chaque pneu, offrant une grande traçabilité durant tout le weekend de course sur le logiciel RTS de Pirelli (Racing Tyre System), pouvant lire et mettre à jour les données.
Sur les Grand Prix européens, les pneus sont par la suite acheminés vers le centre de logistique et de distribution Pirelli de Didcot, au Royaume-Uni. Une fois arrivés là-bas, la FIA reçoit une liste de codes barre liée aux pneus qui seront emmenés vers le prochain Grand Prix. La FIA désigne ensuite les codes barre –et par conséquent les pneus- à chaque équipe de façon aléatoire. Pirelli n’est pas impliqué dans le processus, et ne peut ainsi influencer l’allocation pneumatique des équipes, bien qu’un contrôle qualité rigoureux à l’usine d’Izmit assure que tous les pneus sont identiques
Une fois sur le circuit, les pneus sont alloués aux équipes selon une application stricte de la liste préparée par la FIA. Les codes barre permettent à la FIA comme à Pirelli de s’assurer que les bonnes équipes utilisent les bons pneus, en accord avec les réglementations.
Chaque équipe bénéficie de l’expertise d’un ingénieur Pirelli travaillant exclusivement avec le team en question pendant toute l’année. Cette base de données collectée par chaque ingénieur ne peut en aucun cas influencer l’offre de pneus faite à chaque équipe ; cette tâche étant supervisée totalement par la FIA une fois les pneus sortis de l’usine d’Izmit. Une autre façon d’assurer l’impartialité entre toute les équipes ; une grande priorité pour le manufacturier pneumatique unique. La façon dont nos ingénieurs travaillent respecte également cette confidentialité, ce qui a toujours son importance primordiale.