La séance de qualification du premier Grand Prix de Turquie de l’histoire de la F1 a débuté sous les meilleurs auspices – un ciel bleu et une température de 30 degrés dans l’air (47 sur la piste !)
Contraintes à l’abandon avant même la fin du premier tour sur le Hungaroring – les deux Red Bull de David Coulthard et Christian Klien étaient les premières à s’élancer cet après-midi. Un handicap pour l’Autrichien et l’Ecossais, le tracé turc n’étant pas encore à son meilleur rendement. Klien creusera finalement un écart de 8 millièmes sur son chef de file.
Robert Doornbos faisait de son mieux à bord d’une Minardi très instable. Le Néerlandais devra même abandonner sa monoplace en flamme…
Premier candidat pour la pole position, Juan Pablo Montoya savait devoir ne pas commettre la moindre faute pour espérer compenser le handicap de s’élancer si tôt après le début de la séance. Le Colombien bouclait son tour du circuit d’Istanbul en 1’27.352 !
Jacques Villeneuve venait se mesurer ensuite au chronomètre. Victime d’un sous-virage excessif dans l’une des courbes rapides du circuit, le Canadien perdait le contrôle de sa Sauber dans le virage No8 et restait immobilisé sur le bas côté de la piste.
Après une rapide intervention des commissaires de piste pour dégager la monoplace suisse pendant un drapeau rouge, Christijan Albers s’élançait avec l’unique espoir d’en terminer. Auteur d’un quasi-sans faute, le Néerlandais était crédité d’un tour en 1’32.
Felipe Massa ne réussira pas à menacer la McLaren Mercedes de Montoya mais parvenait à devancer les deux Red Bull. Tiago Monteiro restait prudent pour ne pas gâcher ses chances de prendre l’ascendant sur la Minardi d’Albers.
Confronté à de nombreux souci mécanique depuis le début du week-end en Turquie, dont un changement de moteur, Narain Karthikeyan n’effectuait qu’un tour de contrôle avant de regagner le garage Jordan.
En difficulté lors du dernier Grand Prix de Hongrie, Fernando Alonso était le 10ème pilote à quitter les stands pour effectuer son tour chronométré. Tour sans problème pour l’Espagnol qui signait le meilleur temps provisoire – 1’27.050 !
Rubens Barrichello accusait déjà 7 dixièmes de retard à l’issue du premier partiel. Malgré ses efforts, le Brésilien ne parviendra pas à limiter les pertes et devait même abdiquer face à la Red Bull de Christian Klien.
Giancarlo Fisichella s’en donnait à cœur joie sur les 5.333 km du circuit turc pour finalement griller la politesse à Fernando Alonso pour 11 millièmes.
Takuma Sato effectuait un ‘hors piste’ – le Japonais bouclant finalement son tour au-delà des 1’30 – juste devant la Jordan de Monteiro.
En regain de forme depuis vendredi, l’Australien Mark Webber et l’Allemand Nick Heidfeld, comptait sur la puissance et la maniabilité de leur Williams BMW pour tenter de décrocher une bonne place sur la grille de départ.
Gené par la BAR Honda de Sato – Webber laissait échapper de précieux dixièmes pour dépasser la monoplace du Japonais.
Très véloce depuis le début du week-end, Jenson Button partait avec la ferme intention de mettre son grain de sel dans la bagarre pour la pole position du Grand Prix de Turquie. Le jeune anglais améliorait le premier partiel mais allait ensuite sortir large dans le virage No8 et y perdre près de trois secondes !
Les deux pilotes des Toyota - Jarno Trulli et Ralf Schumacher – semblaient pouvoir eux aussi venir jouer dans la cours des grands cet après-midi. L’Italien devait se contenter de la 5ème place alors que son équipier Allemand ‘coupait’ légèrement une chicane qui lui faisait perdre une seconde. Il se classera finalement 9ème.
Michael Schumacher ne se faisait guère d’illusion au moment de boucler son tour de qualification sur le tracé d’Istanbul.
Au volant d’une Ferrari trop instable, le septuple champion du monde allait devoir en garder sous le pied pour ne pas perdre le contrôle. Malheureusement, l’Allemand ne pourra éviter une pirouette à la chicane, le contraignant à regagner les stands directement !
Vainqueur en Hongrie, lancé à la poursuite de Fernando Alonso dans la course au titre, Kimi Raikkonen savait posséder un léger avantage en étant le dernier à prendre la piste aujourd’hui. Le Finlandais entamait ainsi son tour de qualification le couteau entre les dents et prenait d’emblée 2 dixièmes d’avance. En avance de 4 dixièmes après le deuxième secteur, Kimi allait s’offrir la 8ème pole position de sa carrière.
Le Finlandais Kimi Raikkonen (McLaren-Mercedes) a remporté le premier Grand Prix de Turquie de Formule 1, signant dimanche sa cinquième victoire de la saison sur le tout nouveau tracé d'Istanbul, devant son grand rival Fernando Alonso (Renault).
Juan Pablo Montoya, qui occupait encore la deuxième place à deux tours de l'arrivée loin devant Alonso, a laissé passer l'Espagnol dans l'avant-dernière boucle après être sorti deux fois de la piste.
Le Colombien a néanmoins terminé troisième, devant la seconde Renault, de Giancarlo Fisichella.
Les Ferrari ont connu une course catastrophique avec l'abandon de Michael Schumacher et la 10e place de Barrichello à un tour du vainqueur.
Raikkonen a ainsi repris deux points à Alonso au Championnat du monde des pilotes et compte 24 longueurs de retard sur l'Espagnol à cinq courses de la fin de la saison.
Parti de la pole position, Raikkonen s'est fait surprendre au premier virage par Fisichella qui s'élançait à ses côtés en première ligne, mais il est parvenu de justesse à conserver la deuxième place malgré les attaques immédiates d'Alonso.
Néanmoins, à l'épingle marquant le début du passage lent à la fin de ce tout nouveau tracé, Ice Man a fait l'intérieur à Fisichella et franchi en tête la ligne à la fin du premier tour.
Il n'allait plus jamais être menacé. Ayant embarqué beaucoup plus d'essence que tous ses concurrents, le Finlandais a creusé malgré tout des écarts significatifs qui lui ont permis, en ravitaillant bien après eux, de ne jamais céder la tête de la course.
Comme prévu, le premier virage a été chaud en queue de peloton, avec un accrochage dans lequel Felipe Massa a perdu son aileron avant et des débris de sa Sauber-Petronas ont frappé la Ferrari de Michael Schumacher. Dès lors, pour le septuple champion du monde, la course s'est transformée en chemin de croix.
Au 14e tour, l'Allemand s'est accroché avec la Williams-BMW de Mark Webber. Les deux pilotes sont rentrés au stand, mais l'arrêt de Schumacher s'est éternisé 40 secondes. Il a néanmoins repris la piste pour rentrer au garage deux tours plus tard, semblant abandonner.
Mais il a finalement repris la piste pour quelques boucles supplémentaires, alors que la course en était à son 35e tour. Il a finalement abandonné un peu plus tard.
Au vingtième tour, Jenson Button (BAR-Honda) a réussi la même manoeuvre que Raikkonen à l'épingle, mais cette fois sur Alonso à qui il a ravi la troisième place. Mais le Britannique s'est arrêté pour ravitailler au tour suivant.
A la mi-course, au 29e tour, Raikkonen est passé en tête avec plus de 11 secondes d'avance sur Montoya et plus de 11 secondes et demie sur Alonso.
Au même tour, le pneu arrière droit de la Williams-BMW de Nick Heidfeld a crevé pour la seconde fois et contraint l'Allemand à l'abandon. Le problème de pneumatiques a été tristement récurrent chez Williams-BMW puisque Webber avait abandonné peu avant son coéquipier, ayant lui aussi crevé à deux reprises son pneu arrière droit.
Après la mi-course, les deux McLaren-Mercedes étaient bien installées en tête et le patron de l'écurie, Ron Dennis, pouvait légitimement espérer un premier doublé de la saison.
Mais à trois tours de l'arrivée, après avoir doublé la Jordan-Toyota de Tiago Monteiro, Montoya a freiné très tard pour l'épingle et s'est fait éjecter de la piste par la monoplace qu'il venait de doubler et qui a elle aussi freiné trop tard.
Le Colombien est néanmoins parvenu à reprendre la piste, mais juste devant Alonso. Malheureusement pour lui, le diffuseur de sa Flèche d'argent avait été abîmé dans la collision et dans l'avant-dernier tour, au tant redouté virage 8, Montoya n'est pas parvenu à garder sa monoplace en piste, et quand il a regagné le ruban d'asphalte, la Renault était passée...
-
Meilleur tour : J.P. Montoya : 1'24"770