Les conditions météorologiques étaient au beau fixe au début de la qualification du Grand Prix d’Italie – 30 degrés dans l’air, 44 sur la piste. La température du tracé allait monter jusqu’à 46 en fin de séance.
Appelé de dernière minute au volant de la Williams BMW destinée à Nick Heidfeld, le Brésilien Antonio Pizzonia avait la lourde tâche d’avoir à ouvrir la route cet après-midi. Un handicap dont le pilote de réserve de l’équipe anglo-allemande allait néanmoins surmonter du mieux possible.
Très rapide depuis le début du week-end, Mark Webber savait qu’il ne s’élançait pas sur un circuit à son meilleur rendement. Le pilote australien s’est toutefois acquitté de sa tâche avec dextérité et être crédité d’un tour en 1’22.560
Felipe Massa et sa Sauber Petronas prenaient à son tour possession du circuit italien. Le Brésilien concédait 5 dixièmes ‘tout rond’ à la Williams BMW de l’Australien.
Sous les quelques encouragements des fidèles tifosi, Michael Schumacher quittait ensuite les stands au volant de sa Ferrari avec l’intention de ne pas décevoir ses supporters. Auteur de quelques passages spectaculaires des chicanes du circuit de Monza, le septuple champion du monde installait sa F2005 au premier rang – 1’21.721
Le duel entre les Minardi et les Jordan débutait par le passage ‘hors piste’ de Christijan Albers qui terminait malgré tout sa cavalcade en moins de 1’30
Au volant de la seule EJ15B disponible ce week-end, Tiago Monteiro réalisait un tour prudent, sans grosse erreur de parcours - en 1’24.666. Victime d’une spectaculaire embardée à la fin des essais libres, ce matin, Narain Karthikeyan est reparti à l’attaque à bord d’une ancienne EJ15 mais l’Indien ne pourra faire mieux qu’un tour au- delà des 1’25 !
Robert Doornbos ne s’avouait pas vaincu au moment de conclure le bras de fer entre les deux équipes du bas de tableau mais le Néerlandais ne pourra qu’intercaler sa Minardi entre les voitures jaunes.
En difficulté sur les 5.793 km du tracé italien, Ralf Schumacher espérait avoir mis le doigt sur les bons réglages pour qualifier sa Toyota sur les premières lignes de la grille de départ. Le jeune allemand concédait au final un peu plus de 5 dixièmes de retard sur le meilleur chrono – toujours détenu alors par son frère aîné.
Jacques Villeneuve s’élançait ensuite pour son exercice de haut vol. Le Canadien se montrait tout aussi véloce que la Toyota de Ralf sur laquelle il buttait pour moins d’un dixième.
Deuxième pilote d’une voiture rouge adulée par le public, Rubens Barrichello espérait pouvoir griller la politesse à son leader. Le Brésilien améliorait le meilleur temps dans le premier secteur et conservait encore quelques millièmes de marge à la fin du deuxième. Pas suffisant pour griller la politesse à Michael Schumacher, Barrichello ratant le coche pour 2 dixièmes.
Takuma Sato affolait les chronos des deux premiers partiels du circuit de Monza où les chevaux du V10 de sa BAR Honda s’en donnaient à cœur joie. Le Japonais arrachait même la pole position ‘provisoire’ grâce à un tour en 1’21.477
Le mano-à-mano entre Christian Klien et David Coulthard au volant des Red Bull Cosworth tournait à l’avantage de l’expérimenté écossais et voyait même la RB1 de ‘DC’ passer devant la Sauber de Villeneuve.
Jarno Trulli faisait jeu égal avec Sato sur les deux premiers secteurs mais l’Italien et sa Toyota allaient finalement concéder un peu plus d’un dixième à la BAR Honda du Japonais. Jenson Button entrait à son tour dans la danse avec la ferme intention de confirmer - et même d’améliorer – les temps de passages établis quelques minutes auparavant par son équipier japonais.
L’Anglais restait au contact au terme du premier partiel d’où il ressortait avec 35 millièmes de retard – mais intensifiait son effort au fur et à mesure pour finalement s’emparer de la première place – 1’21.369
Giancarlo Fisichella perdait tout espoir de viser la pole position au freinage de la première chicane où il escaladait les vibreurs. Déséquilibré ensuite dans l’une des courbes de Lesmo, le pilote de la Renault accusait au final plus de 7 dixièmes de retard sur les BAR Honda.
Seul représentant de l’équipe McLaren en mesure de priver Alonso d’une place en 1ère ligne - Juan Pablo Montoya s’élançait pour un tour de l’Autodromo Nazionale di Monza que le Colombien bouclait à une vitesse vertigineuse qui lui allait lui permettre d’occuper la pole position demain dimanche pour le départ du Grand Prix d’Italie.
Fernando Alonso savait ne pas avoir le droit à l’erreur cet après- midi. L’Espagnol choisissait toutefois la formule offensive - puisqu’il ne concédait que quelques millièmes à Montoya sur les deux premiers secteurs. Au final, le pilote Renault ne réussira pas à prendre l’avantage mais accompagnera le Colombien sur la première ligne.
Contraint de changer une fois encore le moteur de sa McLaren Mercedes avant la séance de qualification - Kimi Raikkonen a néanmoins tout donné pour réaliser le meilleur tour de la séance – 1’20.878 – qui ne lui offre qu’une modeste 11ème place sur la grille de départ.
Le Colombien Juan Pablo Montoya (McLaren-Mercedes) a remporté le Grand Prix d'Italie de Formule 1, dimanche à Monza, en devançant les Renault de Fernando Alonso et Giancarlo Fisichella, signant ainsi sa deuxième victoire de la saison, la neuvième de sa carrière.
Sur la seconde Flèche d'argent, Kimi Raikkonen n'a pu faire mieux que quatrième, permettant à Alonso de creuser un écart de 27 points au Championnat du monde à quatre courses de la fin. L'Espagnol pourrait ainsi être sacré dès le Grand Prix de Belgique dimanche prochain à Spa- Francorchamps.
Le Finlandais, parti de la 11e position après avoir été rétrogradé de dix places sur la grille pour changement de moteur, a effectué une belle remontée pour parvenir jusqu'à la deuxième place, à deux secondes de son coéquipier, au 24e passage, juste avant de ravitailler (25e tour).
Mais alors que sa stratégie à un seul arrêt contre deux pour ses adversaires semblait payer, le Finlandais a été obligé de repasser par les stands pour vérifier l'état de ses pneumatiques au 28e tour.
Cet arrêt imprévu a totalement ruiné ses derniers espoirs. Le Finlandais a néanmoins attaqué jusqu'au bout, comme en témoigne son meilleur tour en course, signé au 51e des 53 tours de la course.
Sur la piste, Ice Man a même doublé son rival espagnol au 21e tour, alors que la Renault venait de ravitailler. Au 45e tour, un tête à queue a bien failli mettre un terme à sa course. Trulli en a profité pour passer, mais Raikkonen a récupéré sa quatrième place au 47e tour.
Montoya, déjà vainqueur du GP de Grande-Bretagne en juillet, a mené de bout en bout. Mais il a lui aussi connu des problèmes de pneus en fin de course et été obligé de baisser nettement de rythme, permettant à Alonso de reprendre du terrain. Mais l'arrivée était suffisamment proche pour que le Colombien n'ait pas à défendre armes à la main sa première place.
Malgré le soutien inconditionnel du public, les Ferrari ont été bien ternes, Michael Schumacher terminant 10e et Rubens Barrichello 12e.
Après avoir doublé son coéquipier dès le départ, Barrichello, parti de la 7e position, a bouclé le premier tour en 6e position puis il a doublé Jarno Trulli (Toyota) dans le 2e tour pour atteindre la 5e place.
Il s'y est maintenu jusqu'à son arrêt au stand au 14e tour, avant de glisser irrémédiablement en milieu de peloton.
Schumacher a lui aussi animé le début de course, notamment lors de son dépassement sur Trulli, dans le sillage de Barrichello, dans une manoeuvre jugée trop osée par l'Italien. Ce dernier repassait l'Allemand deux tours plus tard et le septuple champion du monde, comme son coéquipier brésilien, retrouvait l'anonymat du ventre mou de la course.
Partis de la deuxième ligne, les prometteuses BAR-Honda de Jenson Button et Takuma Sato ont finalement été décevantes avec une 8e place pour le Britannique et une piteuse 16e place pour le Japonais.
Toutes les vingt monoplaces ont terminé la course, aucun pilote n'a abandonné.
-
Meilleur tour : K. Raikkonen : 1'21"504